Expansion du frelon asiatique en France : une invasion fulgurante depuis 2004
L’expansion du frelon asiatique en France est l’un des exemples les plus marquants d’invasion biologique de ces vingt dernières années. Originaire d’Asie, Vespa velutina nigrithorax – plus connu sous le nom de frelon à pattes jaunes – a été introduit accidentellement dans le sud-ouest de la France en 2004, dans le département du Lot-et-Garonne. Depuis cette date, sa progression s’est révélée spectaculaire, touchant aujourd’hui l’ensemble du territoire national. En 2025, le frelon asiatique est désormais solidement implanté dans plus de 90 départements français.
SOMMAIRE
L’origine de l’invasion : un accident devenu phénomène national
Tout commence en 2004, quand une cargaison de poteries chinoises importées arrive dans le sud-ouest de la France. Cette cargaison a probablement été débarquée dans un port de la façade atlantique, avant d’être transportée vers le Lot-et-Garonne. Lors du déballage ou de la manutention des poteries, une reine fécondée de Vespa velutina, cachée à l’intérieur d’un des colis, aurait été libérée. C’est à partir de cette unique reine fondatrice que la colonisation a démarré.
Selon certaines hypothèses, la provenance précise de ces poteries serait la ville de Yixing, dans la province du Jiangsu (Chine), réputée pour sa production de céramiques. Ces objets de décoration ou utilitaires auraient servi de conteneurs parfaits pour dissimuler des insectes en hibernation.
Dans les analyses génétiques conduites sur les populations françaises de frelon asiatique, on observe une faible diversité génétique, ce qui corrobore l’idée d’un effet fondateur (quelques individus à l’origine de toute la population française). La reine fondatrice se serait probablement faite fécondée par quelques mâles (2 à 4 selon les études génétiques) avant de s’installer et fonder une colonie embryonnaire.

Après cette libération accidentelle, aucun autre transport plus important n’est documenté pour cette étape initiale : la population se serait propagée principalement par voie naturelle (dispersion des reines fondatrices le printemps suivant). À ce stade, le nombre de reines fondatrices est très faible, ce qui rend la réussite d’installation d’autant plus remarquable.
Dès 2005, des observations attestent la présence de premiers individus en Lot-et-Garonne et dans les départements voisins (Gironde, Dordogne, Charente). Ces signalements correspondent à des colonies naissantes, probablement issues de la reproduction locale de la reine initiale.
La progression s’accélère ensuite, portée par la capacité des reines fondatrices à voler jusqu’à quelques dizaines de kilomètres lors de leur dispersion, mais surtout par l’absence de concurrents naturels, les conditions climatiques favorables et une abondance de ressources alimentaires (insectes, abeilles, etc.).
Au fil des années, cette colonisation de départ, partie de quelques individus, s’amplifie vers les territoires voisins, puis s’étend progressivement vers le centre, l’est et le nord du pays.
L’expansion du frelon asiatique en France : une chronologie implacable

Carte de la france notifiant l’expansion des frelons asiatiques en 2004 et 2025
2004 – 2006 : Les premiers foyers
À cette période, les populations de frelons asiatiques restent concentrées dans le Sud-Ouest. Cependant, les premières observations multiples confirment leur installation durable. Les apiculteurs commencent à remarquer des attaques près des ruches, marquant le début d’un phénomène inquiétant.
2007 – 2010 : L’invasion régionale
Entre 2007 et 2010, l’espèce colonise rapidement les régions Aquitaine, Poitou-Charentes, puis la région Centre. Le nombre de départements concernés dépasse déjà la trentaine. La progression moyenne observée est de 60 km par an, une vitesse qui témoigne d’une expansion naturelle soutenue par le transport humain (végétaux, bois, cargaisons…).
2011 – 2015 : Une présence nationale
Le frelon asiatique atteint désormais l’Île-de-France, la Normandie et le Massif Central. Les signalements explosent, notamment autour de la Loire et du Rhône. En 2015, plus de 75 départements sont touchés. Les scientifiques alertent déjà sur l’impossibilité d’une éradication totale.
2016 – 2020 : Le Nord et le Grand Est envahis
Durant cette période, l’espèce poursuit sa remontée. Elle s’installe dans le Nord, le Grand Est et commence à apparaître en région PACA. La carte de France se colore peu à peu d’orange et de rouge : le frelon asiatique est désormais présent dans presque toutes les régions métropolitaines.
2021 – 2025 : Une colonisation totale
Entre 2021 et 2025, le frelon asiatique a conquis l’ensemble du territoire français. Les dernières zones encore épargnées, comme certaines zones montagneuses, enregistrent à leur tour des colonies. L’espèce poursuit son expansion vers les pays limitrophes : Belgique, Suisse et Espagne. La France constitue aujourd’hui le principal foyer européen de Vespa velutina, avant son extension vers les pays voisins comme la Belgique, l’Espagne, l’Italie ou la Suisse.
Une expansion mesurable et spectaculaire
Les études menées par le MNHN et l’INRAE estiment la progression moyenne à 60 kilomètres par an depuis son introduction. Cette vitesse de propagation s’explique par une combinaison de facteurs :
- La grande capacité de vol des reines fondatrices, capables de parcourir plusieurs dizaines de kilomètres.
- La tolérance climatique élevée de l’espèce, qui résiste à la plupart des hivers français.
- La multiplication exponentielle des colonies : un seul nid peut contenir jusqu’à 13 000 individus, et produire plusieurs futures reines à la fin de l’été.
Chaque année, plus de 35 000 nids sont recensés officiellement, un chiffre probablement bien en dessous de la réalité. Le nombre total de colonies actives en France en 2025 est estimé à plus de 500 000, soit une densité inédite pour un insecte invasif.
Pourquoi le frelon asiatique s’est-il si bien implanté ?
Son succès d’adaptation repose sur plusieurs atouts :
- Un climat favorable : les hivers plus doux facilitent la survie des reines.
- Une alimentation abondante : la présence massive d’abeilles domestiques et d’insectes pollinisateurs lui fournit une source constante de nourriture.
- Une grande plasticité écologique : il s’installe aussi bien dans les forêts que dans les zones urbaines (arbres, haies, toitures, cabanons…).
- Une absence de prédateurs naturels : aucun animal européen ne régule efficacement ses populations.
Grâce à ces avantages, le frelon asiatique s’est non seulement enraciné dans toutes les régions françaises, mais a également commencé à coloniser les pays voisins.
Les régions les plus touchées
Les départements du Sud-Ouest, berceau de l’invasion, restent parmi les plus fortement colonisés : Lot-et-Garonne, Dordogne, Gironde, Charente-Maritime.
Mais depuis 2020, les régions Bretagne, Normandie, Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté et PACA enregistrent elles aussi une densité très élevée de nids actifs.
Dans certaines communes rurales, on compte désormais plusieurs dizaines de nids par kilomètre carré, ce qui rend la gestion locale complexe.

Un enjeu écologique et sanitaire majeur
L’expansion du frelon asiatique en France représente aujourd’hui un véritable défi écologique et sanitaire, bien au-delà d’un simple phénomène naturel. En l’espace de deux décennies, le vespa velutina nigrithorax s’est imposé comme l’un des principaux prédateurs des abeilles et insectes pollinisateurs, contribuant à déséquilibrer les écosystèmes locaux.
Cette espèce invasive, désormais installée sur tout le territoire français, exerce une pression écologique intense sur la faune locale, tout en posant un risque croissant pour la santé humaine.
Une menace directe pour les abeilles et la biodiversité
Le frelon asiatique est avant tout un prédateur d’abeilles domestiques. Il guette ses proies à la sortie des ruches, les capture en plein vol, les découpe et transporte les morceaux à son nid pour nourrir ses larves. Cette chasse en continu, appelée “vol stationnaire”, épuise les colonies d’abeilles qui n’osent plus sortir butiner. En conséquence, la production de miel diminue fortement, les colonies s’affaiblissent, et certaines finissent par s’effondrer entièrement.
Un seul nid de frelons asiatiques peut abriter jusqu’à 13 000 individus et consommer jusqu’à 11 kg d’insectes par an. Ce chiffre, issu des estimations de l’INRAE et du Muséum national d’Histoire naturelle, montre l’ampleur de l’impact sur la biodiversité.
Outre les abeilles domestiques (Apis mellifera), le frelon asiatique s’attaque également à d’autres insectes pollinisateurs comme les bourdons, guêpes ou papillons. À grande échelle, cette prédation massive déséquilibre les chaînes alimentaires locales, en réduisant la disponibilité en proies pour les oiseaux et autres insectivores.
Un impact sur l’équilibre écologique
En colonisant de nouveaux milieux, le frelon asiatique entre en compétition avec les espèces locales, notamment le frelon européen (Vespa crabro), moins agressif et important dans la régulation naturelle d’autres insectes nuisibles.
La disparition partielle du frelon européen au profit de son homologue asiatique modifie les interactions écologiques et favorise une homogénéisation des espèces, typique des invasions biologiques.
De plus, le frelon asiatique construit des nids de grande taille, souvent en hauteur (jusqu’à 15 mètres), parfois dans des zones urbaines. Ces nids, très actifs de mai à octobre, deviennent des foyers d’activité dense et de concurrence avec d’autres espèces locales.
Un risque réel pour les habitants
Bien que le frelon asiatique ne soit pas naturellement agressif envers l’homme, il devient très dangereux à proximité de son nid. Lorsqu’il se sent menacé, il peut attaquer en groupe et piquer à plusieurs reprises. Ses attaques collectives sont souvent fulgurantes : les individus communiquent entre eux par des phéromones d’alerte, provoquant une défense de masse contre toute intrusion perçue.
Les piqûres de frelon asiatique sont particulièrement douloureuses en raison de la grande taille du dard et de la puissance du venin, qui contient des enzymes neurotoxiques et cytotoxiques. Chez les personnes allergiques, une seule piqûre peut provoquer un œdème, une gêne respiratoire, voire un choc anaphylactique nécessitant une hospitalisation immédiate.
Chaque année, plusieurs accidents domestiques sont recensés en France, souvent lors de tentatives de destruction de nids sans protection adaptée. Certaines interventions improvisées (brûlage, jets d’eau, produits chimiques) aggravent la situation et provoquent des attaques massives.
Une problématique de santé publique émergente
Face à cette prolifération, les services de secours et de santé sont de plus en plus sollicités pour des piqûres graves ou des situations d’urgence liées à la présence de nids proches d’habitations, d’écoles ou de lieux publics.
Le coût de gestion pour les collectivités augmente considérablement : destruction des nids, campagnes de sensibilisation, soutien aux apiculteurs, et traitement des urgences médicales.
Les chercheurs s’inquiètent également de la capacité d’adaptation continue de l’espèce : les frelons asiatiques sont désormais observés dans des zones plus froides, et leurs cycles biologiques semblent se synchroniser avec les variations climatiques, ce qui pourrait encore étendre leur aire d’implantation dans les années à venir.
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